Tour de France
Semaine n°13
L'enfer des villes
Une fois arrivé au terme des Alpes, il me faut rejoindre le début de ma traversée du Jura plus à l’ouest, sans passer par la Suisse. J’emprunte donc des chemins noirs, des passages dérobés pour atteindre la suite de l’aventure. Mais pour contourner, il faut passer par des villes. Annemasse, Saint-Julien-en-Genevois, etc.
Marcher sur le bitume est terrible pour les pieds, pour les jambes et pour le moral. Le brouhaha des voitures, dans une rue ou une voie rapide, me fait bourdonner la tête. Je réussis parfois à m’échapper entre des champs où le calme revient un petit peu. Heureusement. Le contraste entre l’air pur de la montagne et l’air extrêmement pollué des villes, des routes, est immense. J’ai hâte d’arriver dans le Jura pour retrouver un peu de hauteur et de tranquillité.
Une fois la Suisse contournée, je retrouve enfin un peu de relief. Et ça commence fort. Pour monter sur les crêtes il me faut évoluer dans la forêt sur un chemin dont la pente est digne de l’Ariège. Les arbres me permettent de rester à l’ombre et me protègent un peu du soleil. En arrivant presque au sommet, je tombe sur un chalet non gardé immense, avec un poêle à bois et tout le nécessaire pour passer une bonne soirée.
Mais la désillusion n’est pas loin. Résonnant depuis la forêt, une troupe d’une vingtaine de jeunes scouts ne tarde pas à faire son apparition, avec bien évidemment pour objectif de dormir dans ce grand châlet. À peine arrivés sur les lieux que le bruit et les cris s’installent. Je décide de repartir donc pour plus de tranquillité. Et je fais bien car je pose le bivouac sur le début de la crête. D’un côté le chemin parcouru, de l’autre le chemin à venir. D’un côté le Sud, de l’autre le nord. D’un côté les montagnes abruptes que je viens de traverser dominées par le Mont Blanc, de l’autre des montagnes plus basses et plus douces. Depuis mon perchoir je vois aussi le lac Léman que je viens de contourner. Je prends un temps pour me rendre compte.
Marcher le long de la crête est très chouette, malgré la chaleur. Tantôt dans les arbres, tantôt à découvert, le terrain reste quand même plus facile. Peu de dénivelé et des sentiers plutôt accessibles. La suite me semble moins technique, je relâche un peu la pression.
À suivre…
Distance parcourue : 104,7km
Dénivelé positif : 3 323m; Dénivelé négatif : 2 482m
Distance totale à pied : 1567,8km
Dénivelé positif cumulé : 84 116m; Dénivelé négatif cumulé : 82 326m
Distance parcourue totale : 2101,3km
Dimanche 3 septembre 2023