Tour de France
Semaine n°16
Course folle
La semaine débute avec des rencontres. Je me fais inviter à manger le dimanche midi par un habitant du Plain, au dessus du Doubs. La rencontre est très intéressante. Les histoires fusent, à tel point que, arrivé à 12h sur place, déjà sonné 17h. Je me remets en route pour les 15 kilomètres suivants et arrive à la nuit. La fin de la randonnée du jour se fait à la lumière de la frontale. La forêt s’agite. Puis un bruit proche en contrebas… Je tourne la tête et donc la lumière, qui vient alors se refléter dans les yeux d’un animal. Je ne saurai jamais quel animal j’ai croisé cette nuit là. Le mystère est entier.
Je rencontre ensuite un garde forestier. Nous discutons pendant un long échange de la forêt, de son état de santé, de son exploitation et de son avenir. Car en effet les forêts exploitées aujourd’hui sont les forêts d’un autre temps. Plusieurs problèmes sont à relever. La sécheresse, qui atteint aussi les forêts en apparence verdoyantes, est à l’origine de l’affaiblissement voire de la mort de nombreux arbres. Ce qui laisse alors un champ d’action plutôt large au fléau des feuillus et conifères : les parasites. En particulier le scolyte. Il est l’auteur de la mort de nombre d’arbres. Pourtant, l’oeil novice ne le voit pas. Mais si l’on regarde la cime des arbres, leur teinte permet de repérer les spécimens affectés par ces problèmes.
Ces derniers temps accompagné sur le sentier, je me retrouve à nouveau seul. Je décide d’entamer un rythme plutôt soutenu. J’ai pour ambition de faire 40 à 50km par jour. Je ferai au final entre 35 et 45km. Je suis très content car j’en suis capable et sur la durée. Je retrouve aussi un peu de relief. C’est agréable. Mais cela reste tout de même beaucoup plus tranquille que ce que j’ai pu faire dans les Pyrénées ou les Alpes.
Pendant cette semaine j’ai également eu la chance de rencontrer Vincent Munier. Photographe animalier, Vincent a grandi et a commencé très jeune la photographie dans les Vosges. De quoi, pendant ses nombreux affûts observer toute une faune variée. Cependant, depuis, les populations d’animaux évoluent, ce qui n’est pas profitable à toutes les espèces. En cause bien sûr, les activités humaines. Mais Vincent garde espoir et continue de faire de son mieux pour préserver son environnement si fragile.
Je ne sais pas si cette rencontre m’a refait ouvrir les yeux, mais depuis cette dernière interview je croise beaucoup d’animaux dans la forêt. Des biches, des cerfs dont le brame résonne dans les différentes vallées que je traverse, de jour comme de nuit. Hélas je ne croise pas le lynx. Ce sera pour une autre fois.
Je touche au but, l’arrivée à Wissembourg se rapproche à grand pas.
À suivre…
Distance parcourue : 228,8km
Dénivelé positif : 6 025m; Dénivelé négatif : 6 043m
Distance totale à pied : 2011,7km
Dénivelé positif cumulé : 94 969m; Dénivelé négatif cumulé : 93 681m
Distance parcourue totale : 2556,7km
Dimanche 24 septembre 2023