24. Des nouvelles du Tour de France

Tour de France
Semaine n°24
Cap à l'ouest

Je pars de Morlaix après une nuit à l’auberge de jeunesse. Quelle histoire ! Dès le début de la semaine j’ai rendez-vous avec un correspondant du Télégramme pour écrire un article dans le journal. Après cette étape journalisme, c’est à mon tour de faire des interviews. Je contacte Bretagne Vivante, une association d’étude et de protection de l’environnement, sur le chemin en direction de Roscoff. Ils sont spécialisés dans divers domaines et présents partout en Bretagne. En l’occurrence, j’arrive à avoir au téléphone une personne qui s’intéresse aux oiseaux. J’ai donc rendez-vous pour une sortie ornithologique le lendemain. C’est une aubaine, non seulement je vais pouvoir interviewer un ornithologue, mais je vais aussi pouvoir observer et analyser des oiseaux que l’on peut trouver en bord de grève. Cet échange est un réel moment de partage avec des passionnés dont la connaissance ne semble pas avoir de limites. 

 

Les rencontres font partie intégrante de mon voyage. Il y a celles que je provoque, en organisant mes interviews, mais il y a aussi et surtout celles qui s’improvisent d’elles mêmes. Au détour d’un sentier, d’un coin de rue ou de relations communes, je croise régulièrement du monde. Que ce soit des promeneurs ou des personnes à qui je demande de l’eau, j’ai l’occasion de raconter ce que je fais très régulièrement. Ce qui me vaut souvent d’être orienté vers un lieu de bivouac paisible à l’abri du vent ou encore d’être hébergé. Je ne sais pas si c’est le temps automnal ou simplement la générosité naturelle du peuple Breton, mais leur accueil à mon égard est particulièrement sympathique. Je prends donc le temps de vivre ces rencontres, car celles ci sont l’essence même du voyage. 

 

Mon passage sur les côtes bretonnes se caractérise par un changement d’habitudes. Jusqu’ici j’ai plutôt eu tendance à avancer avec un rythme soutenu. Mais dès mon arrivée en Bretagne, j’ai vite été impressionné par la distance à parcourir. Tenir une moyenne de 40km par jour pendant environ deux mois me semblait à la fois trop contraignant et moralement usant. Je ne veux pas échapper à de bonnes rencontres par simple objectif kilométrique, devenu une obsession. Ce serait passer à côté de l’aventure en elle même. Je décide donc de me donner un objectif de 35km par jour, modulable au fil des rencontres. Ce n’est pas bien différent, me direz-vous, mais pourtant c’est un objectif plus raisonnable, compte tenu des journées de plus en plus courtes et de mon allure. Cette allure pouvant varier en fonction des rencontres, ou des moments où je suis accompagné. Ceux-ci sont d’autant plus appréciables que je prends le temps de réellement m’intéresser aux endroits que j’arpente plutôt que de seulement les traverser. 

 

Je passe dans la région des abers. C’est très beau, mais une fois de plus ravagés par endroit après le passage de la tempête Ciaran quelques temps plus tôt. Environ deux semaines se sont écoulées depuis cet événement et pourtant les stigmates sont toujours visibles. Puis j’arrive enfin au « Bout du monde ». Penn Ar Bed, en Breton. La partie la plus à l’ouest de la France continentale est de moins en moins loin. Je commence à me diriger vers le Sud. Plus qu’un aber, l’Aber Ildut, et j’atteindrai cette fameuse pointe ouest, la pointe de Corsen. Mais ce ne sera pas pour cette semaine. 

 

                                      À suivre… 

 

Distance parcourue : 183,5km 

Dénivelé positif : 979m; Dénivelé négatif : 965m 

Distance totale à pied : 2 801,8km 

Dénivelé positif cumulé à pied : 103 899m; Dénivelé négatif cumulé à pied : 103 861m 

Distance totale à vélo : 1 611,8km 

Dénivelé positif cumulé à vélo : 13 127m; Dénivelé négatif cumulé à vélo : 13 258m 

Distance totale en kayak : 545km 

Distance parcourue totale : 4 958,6km 

Dénivelé positif cumulé total : 117 026m; Dénivelé négatif cumulé total : 116 219m 

 

Dimanche 19 novembre 2023