Tour de France
Semaine n°33
À fond les ballons
Il est surprenant de se dire que je n’ai plus qu’une seule étape à réaliser avant de boucler la boucle. La dernière ligne droite. J’ai comme l’impression que c’est terminé, que ces quelques kilomètres me séparant de l’arrivée ne sont qu’une formalité. Mais ce n’est pas le cas. Déjà, je dois retarder de deux jours mon départ à cause d’une fatigue importante dûe au relâchement de la tension physique que j’ai accumulée dans ce tour de Bretagne mais plus globalement depuis les huit derniers mois. Le temps de me remettre sur pieds avant de fendre la bise à coups de pédales.
Me voilà donc en forme, avec mon fidèle destrier, à la capitainerie de Saint-Nazaire prêt à rejoindre ma destination. Première épreuve, le froid. Le ressenti change complètement avec le vélo. Dès l’instant que je prends un peu de vitesse sans effort particulier, le froid devient de plus en plus mordant. Une fois de plus ce sont les extrémités qui sont mises à mal. En particulier les orteils, en plein vent sans pouvoir les bouger de trop, j’ai vite l’impression qu’ils sont en train de geler.
Je dois dès les premiers kilomètres traverser le pont de Saint-Nazaire, ce qui a l’avantage de me réchauffer un instant. Ce pont a été pendant quelques temps avant cette étape le sujet de ma réflexion. J’ai entendu dire qu’il était impossible de le traverser à vélo. N’ayant pas l’intention de déroger à la règle la plus importante de mon périple, c’est-à-dire ne pas avancer sur le tracé avec un moteur autre que musculaire, ce n’est pas à une semaine de l’arrivée que je vais commencer. Le « petit détour » que cela impliquerait ajouterai 120km à mon parcours, me forçant à aller jusqu’à Nantes et revenir à 5km de mon point de départ. Je ne suis pas fan de l’idée. En me renseignant un peu plus, j’apprends qu’il est finalement possible de traverser sur une piste cyclable étroite et dangereuse. C’est déjà ça. Je préfère faire 5km un peu compliqués plutôt que le détour envisagé.
Je m’apprête donc rapidement à passer cet obstacle le plus rapidement possible en ne faisant pas attention au trafic. Par chance, la voie de droite est finalement fermée, me laissant disposer de plus de place pour franchir le pont. Beaucoup de tracas pour pas grand chose finalement. Je continue à présent ma route vers le sud.
Le premier bivouac de cette étape est assez représentatif de la situation. Avec des températures allant jusqu’à -6°C, c’est la première fois que j’ai un peu froid aux pieds en dormant. J’arrive tout de même à dormir un peu et à repartir de plus belle le lendemain. Mais, ressentant peut-être un peu l’appel de l’écurie voyant la fin approcher, je ne ménage pas mon effort. Combiné au froid sur mes genoux à l’air, une vive douleur s’empare de ma jambe. J’ai du mal à poser le pied et à pédaler. J’arrive tout de même à finir la semaine avec une journée de plus de vélo, mais sans la possibilité d’appuyer de trop sur les pédales. J’espère que cela va s’arranger.
À suivre…
Distance parcourue : 284,6km
Dénivelé positif : 1 104m; Dénivelé négatif : 1 347m
Distance totale à pied : 3 742,0km
Dénivelé positif cumulé à pied : 111 471m ; Dénivelé négatif cumulé à pied : 111 655m
Distance totale à vélo : 1 896,4km
Dénivelé positif cumulé à vélo : 14 231m; Dénivelé négatif cumulé à vélo : 14 605m
Distance totale en kayak : 545km
Distance parcourue totale : 6 283,5km
Dénivelé positif cumulé total : 125 712m; Dénivelé négatif cumulé total : 125 537m
Dimanche 21 janvier 2024