8. Des nouvelles du Tour de France

Tour de France
Semaine n°8
"Homme libre, toujours tu chériras la Mer"

La navigation continue en direction de Menton. Je me sens toujours en forme et efficace. La chaleur ne me fait pas souffrir car en mer il y a la plupart du temps au minimum une brise marine. Les rares fois où j’ai chaud il me suffit de tremper les bras dans l’eau et je me sens mieux. Mon corps s’est habitué à ces conditions. Je progresse donc comme je veux. 

Après être passé à Toulon, je me dirige vers Giens où je retrouve à nouveau des copains. Cela me fait une première journée tranquille avant d’attaquer les autres à environ 50km par jour, un peu plus intenses.

Je passe beaucoup de temps au large. J’évite de longer les côtes pour plusieurs raisons. Il y a beaucoup de personnes sur les plages et la plaisance y est très dense. Entre les jet-skis et les bateaux divers, ce n’est pas forcément plus agréable d’y naviguer. De plus, au large je me sens réellement en mer. Je dois atteindre la pointe suivante pour arriver, ce qui donne un objectif qui n’est pas substituable. Je doit arriver, quelque soit la météo. Si le temps se lève, il ne faut rien lâcher pour faire en sorte de se poser sur la prochaine plage. l’aventure prend une dimension tout autre. 

Ça a été le cas pour mon dernier jour plein de navigation. Au large de Monaco, le vent de face depuis une 30aine de kilomètres, le soleil déclinant et encore une bonne 15aine de kilomètres à parcourir avant d’arriver à Menton. Le challenge est ambitieux mais je ne lâche pas mon objectif, arriver à Menton le soir même. Peu à peu je me rends à l’évidence, je ne pourrai pas atteindre cet objectif. J’ai du mal à lâcher prise mais la nuit arrivant à toute vitesse (il est interdit et réellement dangereux de naviguer de nuit) je me fais une raison et trouve une réchape, à quelques kilomètres de la fin. J’arriverai finalement de nuit équipé d’un feux à éclats, les muscles fatigués.

En mer, lorsque l’on ne peut compter que sur ses muscles pour avancer, tout prend une autre dimension. Les immenses bateaux de luxe ignorant tout de ma présence représentent une menace, à même titre que le temps et la distance de laquelle on se trouve de la terre ferme. En mer il n’est pas question de lâcher le rythme tant que le sable n’est pas sous mes pieds. Il faut rester humble face à la Grande Bleue, sur laquelle mon embarcation n’est absolument rien.

L’arrivée à Menton est là ! N’ayant pas été retourné une seule fois sur l’eau, je profite de cette arrivée de plage pour changer ça. Je touche terre. J’y resterai jusqu’à la fin de ce tour de France.

Je suis très content et fier de mes performances sur cette deuxième étape. Cette étape représentait un très grand flou pour moi, car malgré mon habitude de la mer, je n’ai jamais eu l’occasion de m’y confronter de cette manière. Une belle expérience.

                                  À suivre …

Distance parcourue : 183km

Distance deuxième étape : 545km

Distance totale parcourue : 1402km

Dimanche 23 juillet 2023